Que fait un UX designer au quotidien ? C’est une question qui m’est souvent posée. Je constate que malgré l’engouement pour cette discipline, elle est encore méconnue. C’est pourquoi, j’ai décidé à travers une série d’articles d’expliquer quel est mon quotidien en tant qu’UX designer indépendant. Laissez-vous embarquer dans l’épisode pilote !
Avant de commencer mon histoire, j’aimerais simplement préciser que l’expérience que je vais vous relater à travers ces articles est la mienne et qu’elle n’est pas à généraliser et que je n’ai pas la prétention de tout savoir sur le métier d’UX designer. Ces articles sont là pour donner une idée générale de ce qu’est ce métier encore mal connu. Dans cet épisode pilote, j’aimerais planter le décor et vous raconter mon histoire (rapidement promis).
Tout commença à la sortie du baccalauréat à Toulouse (enfin bien avant mais ça serait trop long) : je dois choisir mes études. J’avais repéré une école qui formait au métier de webdesigner (il n’y en avait pas beaucoup à l’époque : 2004). A la vue des prix exorbitants de l’école, je me suis plutôt dirigée vers la faculté : psychologie. Vous me direz, ça n’a rien à voir ? Oui c’était vrai à l’époque mais quand vous voyez mon métier d’aujourd’hui, on peut se dire que cela a tout à voir. En tout cas, la psychologie m’avait toujours attirée et je souhaitais devenir psychologue. J’ai réalisé mes trois premières années sans trop me poser de questions : cela me plaisait et je continuais à avancer. J’ai rapidement découvert que devenir psychologue n’était pas fait pour moi et j’ai donc cherché une autre porte de sortie : l’ergonomie. Je l’ai découvert via une option réalisée en 4ème année. J’ai confirmé mon souhait de devenir ergonome en faisant un master pro d’ergonomie à l’université de Toulouse 2.
Les études terminées et ayant réalisé un stage dans le domaine du web dans l’agence Nealite (Paris), je cherche un premier emploi sur Toulouse. Seulement, les avions m’intéressent peu (avec le monopole d’Airbus sur le marché du travail toulousain) et je décide de partir pour Paris en me disant que j’aurais plus de chances pour trouver un job qui me correspond vraiment. En quelques temps, je suis embauchée chez Altran en 2010 pour une mission longue chez Orange R&D. J’étais chargée de réaliser des études utilisateurs pour le compte de multiples projets internes à Orange. Cette première expérience fut vraiment passionnante autant d’un point de vue pro que perso : j’y suis restée trois ans. J’ai ensuite été placée en mission à la SNCF pendant huit mois. En totale autonomie et avec un collègue développeur, nous avons mis en place un logiciel de gestion au sein du service. J’ai à ce moment ressenti le besoin d’approfondir mes compétences en conception. En effet, je faisais de l’étude utilisateurs depuis près de 4 ans et je sentais qu’il me fallait la double compétence.
J’ai décidé en 2013-2014, de changer d’emploi et ça n’a pas été facile du tout ! Etant donné que l’ergonomie à l’époque n’était pas un métier “à la mode” et que ma conviction profonde de rencontrer les utilisateurs ne convenait pas à la majorité des employeurs : cela a été très compliqué. J’ai cherché pendant plus d’un an une entreprise qui souhaitait non seulement accepter quelqu’un qui avait peu d’expérience en conception et en plus qui voulait voir les utilisateurs pour de vrai (je ne voulais pas en démordre) ! J’ai fini par tomber sur les bonnes personnes chez Degetel qui ont cru en mon discours et qui m’ont embauché dans le pôle design. L’expérience très sympathique a été de courte durée vu que le pôle a été dissout au bout de quelques mois. Rebelote me revoilà à chercher du travail !
Les conditions de recherche de travail avaient radicalement changées : on est en 2015 et on parle d’utilisateurs et d’UX design ! Une entreprise en a même pris le nom : UX-Républic. Je décide donc de tenter ma chance dans cette jeune entreprise dynamique qui m’accueille à bras ouverts. Je me cherche un peu et je me rend compte que le format régie proposé par cette entreprise ne me convient pas : je décide de démissionner et d’aller chez Axance chez qui je peux travailler au forfait. Ces deux entreprises sont convaincues qu’il faut inclure les utilisateurs dans la conception et je n’ai pas d’évangélisation à faire vu que leurs clients ont la même vision. Tout roule.
Début 2016, mon conjoint a une opportunité de travail du côté de Nantes : ça tombe bien nous avions envie de bouger ! Nous voilà partis quasiment du jour au lendemain pour Saint-Nazaire (une ville dont je n’avais jamais entendu parler – oui j’aime l’aventure). A ce moment, j’ai décidé de travailler à mon compte et de me lancer dans l’aventure de l’auto-entreprenariat. Ces choix étaient les bons : nous sommes installés dans une vie qui nous convient parfaitement et j’ai le temps de faire plein de choses épanouissantes grâce à ce statut (comme écrire cet article par exemple).
En devenant UX designer indépendante, j’ai à nouveau été confrontée à des personnes qui ne connaissent pas le métier ou qui en ont une vague idée. C’est pourquoi, je souhaite à travers cette série d’expériences et de témoignages du quotidien continuer à faire ce que je fais depuis 8 ans : expliquer que c’est un métier utile, qu’il est nécessaire de voir des utilisateurs pour améliorer les conditions d’utilisation des interfaces. L’important pour moi est de travailler avec des humains pour concevoir pour l’humain (vous l’aurez compris vu mon parcours). A très vite pour la suite des aventures !