Toutes les deux semaines, j’invite une personne sur le blog qui te parlera de ses jeux préférés pour travailler ! Tu pourras ainsi découvrir l’univers de 10 invité·es aux profils variés mais qui utilisent des jeux dans leur métier. Voici de quoi t’inspirer et faire connaissance avec des professionnel·les passionant·es et passioné·es !!! Dans ce troisième numéro, je laisse la parole à Antoine Blanchard ! Vous l’aurez reconnu car c’est avec Antoine, que nous mettons en place Ludikoboulo !
1/ Peux-tu te présenter en quelques mots et expliquer pourquoi il est bénéfique d’utiliser les jeux en entreprise ?

Salut ! Je m’appelle Antoine Blanchard. J’évolue depuis 2008 “dans le Web”. Tour à tour chef de projet, designer d’interface et d’expérience puis product owner, je me définis aujourd’hui plus volontiers via le terme “designer de services”.
Pourquoi ce terme ? J’ai pris du recul vis à vis des interfaces numériques. Mon champ d’intervention aujourd’hui, c’est la création et l’amélioration de services, qu’il y ait ou non une ou plusieurs interface(s) en jeu. D’où mon attachement à la notion de services au sens large.
Concrètement, qu’est-ce que je fais ? Mon activité comprend deux volets. Le 1er : aider mes clients à mieux cerner leurs clients ou collaborateurs (leurs habitudes, leurs besoins, leurs irritants…). Le 2nd : accompagner mes clients pour créer ou améliorer le service ou l’expérience en adéquation avec leur cible.
2/ Quel est selon toi le jeu très simple d’utilisation en entreprise mais diablement efficace ?
J’aimerais citer “Totem”, petit jeu par la taille, grand par son pouvoir. Totem comporte deux familles de cartes : les cartes animaux d’une part, les cartes qualités d’autre part. Un Totem est l’association de deux cartes, l’une animal, l’autre qualité. Vous connaissez “Bison Futé”, notre mascotte de l’info du trafic routier ? Son nom est l’association d’un nom d’animal et d’une qualité. Voilà un exemple de Totem que vous pourriez tout à fait recréer avec ce jeu.

Totem fait partie de ces jeux “bien être”. Vous pouvez l’utiliser seul·e, en portant un regard rétrospectif sur une citation vécue dans le but d’identifier l’un de vos atouts mis en avant à cette occasion.
Vous pouvez également dresser vos Totems croisés entre membres d’une même équipe. Ou encore, vous pouvez aussi vous amuser, toujours en équipe, à construire votre Totem de groupe.
Qu’il s’agisse d’identifier ses atouts pour gagner en confiance, de partager sa gratitude ou sa reconnaissance avec d’autres… Totem mérite son titre de “jeu qui fait du bien” !
En complément je vous invite à lire mon article “Petits jeux sérieux aux grands pouvoirs bienfaisants en équipe”
3/ Quel est le jeu qui t’a fait gagner beaucoup de temps sur un projet et pourquoi ?
Je pense à deux jeux très complémentaires, j’ai nommés “Le langage des émotions” et “L’expression des besoins”. Tous deux sont édités par le planning familial belge. Il s’agit de deux jeux de cartes dressant respectivement l’éventail de nos émotions d’une part, l’éventail de nos besoins d’autre part.

Ces jeux pourront à la fois satisfaire celles et ceux qui souhaitent mieux s’écouter et se comprendre, ou encore celles et ceux désireux·euses de mieux écouter et comprendre les autres. Ils pourront également servir de support pour mettre en pratique la communication non violente (CNV).
Toutefois, j’aimerais citer une autre application, dans un autre contexte. Dans le cadre d’une étude qualitative s’appuyant sur des entretiens individuels, je me suis servi notamment du jeu des besoins pour aider mes interviewé·e·s à verbaliser leurs attentes (assouvies ou non).
Grâce à ces supports, ils ont pris conscience que s’offrait à eux un champ de réponses plus vaste que ce qu’ils imaginaient, avec des possibilités de réponses parfois plus précises que ce à quoi ils auraient spontanément pensé. En ce sens, j’ai trouvé que ce jeu permettait un recueil d’attentes riche, avec peu d’effort, et en peu de temps.
Par ailleurs, dans un tout autre contexte, le jeu des besoins comme celui des émotions constituent des aides précieuses pour élaborer en équipe ce que l’on appelle dans le jargon de la conception de services une cartographie d’expérience utilisateurs. Et ce n’est là qu’une des nombreuses autres bonnes raisons d’utiliser ces cartes.
En complément je vous invite à lire mon article “Petits jeux sérieux aux grands pouvoirs bienfaisants en équipe”
4/ Quel est le jeu que tu préfères utiliser pour animer un atelier à distance (en visio) ?
Dans un contexte de formation animée à distance et sur plusieurs semaines, j’ai proposé à mes apprenants en guise d’échauffement de l’une de nos sessions de jouer à “Quelle a été votre plus belle boulette ?” (je précise : depuis le début de votre pratique dans la formation).

Cette petite activité toute simple ne requiert aucun matériel particulier. Son but est de rappeler que nous faisons tout·e·s des erreurs. Les erreurs faisant partie de tout apprentissage, l’idée était également de se remémorer certains acquis en évoquant ce qu’il ne faut pas / plus faire ou faire différemment.
Aussi simple qu’il paraisse, l’exercice s’est révélé générer une belle dynamique de groupe, avec de nombreux échanges à la clé, les un·e·s rebondissant sur les erreurs des autres et vice versa. Une façon originale de faire le point sur le chemin parcouru depuis le début dans le cadre de cette formation !
5/ Quel est le jeu qui te plait le plus pour souder une équipe ?
Le jeu qui me vient en tête se joue “en présentiel” exclusivement. C’est le “stylo coopératif”.
De quoi s’agit-il ? Prenez un décagone de bois, percé en son centre pour y fixer perpendiculairement un stylo feutre de la couleur de votre choix. A chacun des dix angles du décagone est fixée une cordelette de deux mètres. Vous l’aurez compris, l’objet en question (qui ressemble à un poulpe, les ficelles étant les tentacules), peut se manipuler en conséquent jusqu’à dix joueurs.

Il ne manque au dispositif qu’une grande feuille à disposer au sol, ainsi nos dix joueurs·euses sont invité·e·s à reproduire un dessin, ou encore à résoudre un labyrinthe dessiné préalablement. Ainsi nos dessinateurs·trices, en se coordonnant par le regard, avec ou sans la parole, manipulent collectivement le stylo au centre de leur cercle.
A noter : la configuration de jeu et l’objectif de jeu est sensiblement le même avec la “tour de Froebel”. Dans ce cas, les joueurs·euses manipulent collectivement un crochet, leur but étant de superposer plusieurs pièces de bois pour constituer une tour.
Vous souhaitez réaliser vous-même votre stylo coopératif ? Suivez le lien pour découvrir mon tutoriel
J’espère que tu auras pris autant plaisir que moi à découvrir les jeux d’Antoine. Tu peux le retrouver sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/antoineblanchardux/
…et tu peux t’inscrire pour rester informé·e de nos prochaines dates Ludikoboulo !
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