Dans cette série d’articles, je vous propose de décrypter les métiers du design centré utilisateurs. En introduction de cette série d’articles, vous trouverez deux interviews de professionnel·le·s travaillant dans des secteurs autre que le digital et qui, pourtant, utilisent des méthodes similaires à celles du design d’expérience (UX). Ainsi, j’aimerais vous démontrer que les compétences demandées en UX peuvent être trouvées ailleurs. Ce métier est nouveau et évolue tous les jours grâce à la diversité des profils le composant. Restez curieuses et curieux et découvrez le profil d’Alexia. Nous nous sommes rencontrées il y a 4 ans à Saint-Nazaire lors d’un évènement professionnel. Aujourd’hui, nous sommes amies et partageons un même bureau et toutes nos bonnes pratiques métiers !
Peux-tu te présenter ? En quoi consiste ton métier ?
Je m’appelle Alexia Jacques-Casanova et je suis consultante en stratégie culturelle et facilitatrice d’actions culturelles participatives. J’accompagne les institutions et les services culturels pour qu’ils affinent leur positionnement et leur stratégie d’établissement. Je les aide également à créer des actions culturelles pour, mais surtout avec, leurs publics via des démarches participatives.
Dans quel domaine et contexte travailles-tu ?
Je travaille principalement dans le secteur culturel, et de ce fait, avec des institutions publiques et des collectivités. Mon expertise m’amène parfois à travailler dans d’autres domaines comme l’éducation ou le champ social, et j’accompagne de temps en temps des structures privées (agences ou institutions culturelles privées).
Comment intègres-tu les usager·e·s dans ta démarche ?
Je travaille quasi exclusivement en intelligence collective. Quand il s’agit de définir le positionnement d’un établissement ou sa stratégie sur 3 à 5 ans, j’invite l’ensemble de l’équipe à participer à la réflexion et non pas uniquement les personnes en poste de Direction. J’organise et anime alors des ateliers d’intelligence collective — ou Design Thinking lorsque c’est pertinent — sur plusieurs jours avec tous les membres de l’équipe afin d’aboutir à une vision commune, un Projet Scientifique et Culturel, une stratégie d’établissement.
Lorsqu’il s’agit d’imaginer une action culturelle (médiation, événement, programmation), j’invite l’institution à la co-créer avec le public cible. Là encore je facilite des ateliers sur-mesure pendant lesquels des usager·ères représentatif·ves du public cible participent pleinement à la création de l’action leur étant destinée.
Quels outils de recueil d’information auprès des usager·e·s utilises-tu le plus souvent ?
J’aime la parole et l’oralité. Je privilégie les entretiens en face-à-face, si possible enregistrés. Sinon, je suis une grande utilisatrice des cartes d’empathie que je décline et adapte en fonction des besoins du projet et de mes interlocutrices et interlocuteurs.
Quelles sont les 3 compétences (ou soft skills) clés à avoir pour faire ce métier ?
1/ L’écoute active et ça n’est pas une mince affaire d’être 100% présente, sans jugement, lorsqu’on écoute les personnes s’exprimer.
2/ L’adaptabilité car il n’est pas rare de devoir virer de bord en plein milieu d’atelier : inventer un exercice sur le tas pour creuser une problématique qu’on n’avait pas vue de prime abord, ou encore changer de style de facilitation en fonction du public auquel on a affaire.
3/ L’esprit de synthèse car il faut pouvoir analyser, résumer et rendre intelligible une multitude de données, de discours, d’enjeux, afin d’aboutir à des compréhensions communes et des plans d’actions opérationnels.
Visitez le site “Artizest” d’Alexia et son super blog !
Est-ce que les réponses d’Alexia vous évoquent quelque chose ? Entretiens en face-à-face ? Cartes d’empathie ? Cela vous fait certainement penser aux outils utilisés en recherche utilisateurs ! Au-delà des mots utilisés (elle parle de “public” et “d’usagers” et dans le digital on dira plus les “utilisateurs”) et du secteur (culturel dans son cas), les méthodes se ressemblent. Alexia allie la facilitation d’ateliers pour recueillir la parole auprès de ses clients et des méthodes de recueil de besoins auprès des publics cibles. Au final, on peut dire que c’est de l’UX. Pour ma part cette démarche n’est pas cantonnée au numérique et pour preuve ! Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Vous connaissez d’autres personnes faisant de l’UX mais qui n’appellent pas cela comme ça ?
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